• Le courage des Nains...

    Dans l'Ancien Monde, il y avait plusieurs races distinctes. Les Humains bâtisseurs de cités, les Elfes retranchés dans leurs forêts immenses, les Géants peuplant la Norria... Mais la plus courageuse des races était sans doute celle des Nains. Intrépides combattants, ingénieurs talentueux, inventeurs jamais à court d'idées, ils affrontaient sans cesse les légions du Chaos... dans le simple but de protéger à tout prix leur empire vieillissant, et leurs traditions millénaires. Voici une partie de leur histoire.

     

    Le courage des Nains...

     

    C'était par un bel automne, les rayons du Soleil dardaient la nature, les Pics Frontaliers devisaient avec les nuages, et les premières neiges n'allaient plus tarder à arriver. Partout à travers l'Empire, les Humains commerçaient, vaquaient à leurs activités, sans se soucier du lendemain. Mais les Nains, eux, préparaient une guerre, une de plus, contre le Chaos. Ils étaient ceux avec qui on ne s'alliait qu'en cas de grand danger, tellement leur susceptibilité était reconnue... Mais, au-delà de ça, leur honneur était la première de leurs valeurs. Avides de richesses et de gloire, ils envoyaient souvent leurs meilleurs combattants dans des quêtes dangereuses, souvent sans retour...

     

    Grutle Harvagsson soupira de dépit lorsque son camarade, Mimir Guthrifsson, entonna le cent vingt-quatrième couplet de cette chanson de marche Naine parlant d'un couvent de nonnes, d'un Troll et d'un ménestrel humain... Étant lui-même un Nain, il adorait l'inventivité légendaire de ses semblables, mais était souvent pris au dépourvu lorsqu'elle servait des objectifs risibles, voire franchement inutiles. Nos deux guerriers marchaient aux frontières de leur Empire, en direction des montagnes formant la frontière naturelle avec le domaine du Chaos, au sud de l'Ancien Monde. Ils avaient ouï dire d'un fabuleux trésor gardé par un clan d'Orcs, et pour deux Nains en quête de gloire, il n'y avait rien de mieux que d'affronter de telles créatures. Sur leur route, ils trouvaient souvent un misérable hameau Humain, dont les habitants étaient tout juste capables de leur fournir un peu de viande, de la bière et une place dans l'étable pour dormir. Mais ils n'en avaient cure. Ils n'avaient pas été élevés dans le confort : dès leur plus jeune âge, ils s'étaient retrouvés ensemble dans l'armée de Olaf Olafsson, la plus grande des trois armées Naines. Ainsi, ne se nourrir que d'expédients et dormir à la belle étoile faisait partie de leur mode de vie.

     

    D'après les avertissements dessinés sur les bornes de lieues, à savoir une tête d'Orc mort avec deux tibias se croisant, ils étaient bien loin de chez eux... Dans ces circonstances, il fallait surveiller chaque chaos rocheux, chaque bosquet qui aurait pu abriter une escouade de Gobelins... encore qu'ils n'avaient pas peur de ces misérables créatures, qui n'attaquaient que quand elles étaient en supériorité numérique manifeste. Non, ils n'avaient peur que des Géants, et des Dragons. Autrement dit, des créatures que l'on ne rencontrait pas tous les jours... même ici.

     

    Cela fait longtemps que Grutle voulait prendre la parole, mais il n'interrompait pas Mimir. Alors il lui envoya un formidable coup de poing, dans le but de faire cesser cette chanson, et lui dit : 

     

    « Silence, maintenant ! Je sens que nous approchons... »

     

    « D'accord », fit Mimir, « mais tu n'étais pas obligé de me frapper ! »

     

    « Mmmh », reprit Grutle, « tu ne comprends jamais rien de toute façon... »

     

    Et, dans le plus grand silence, ils continuèrent leur marche. Mimir comprit très vite la raison de l'inquiétude de son compagnon : le campement d'une tribu Orc était en effet visible, à environ un kilomètre de là. Alors, ils prirent leur décision : à l'attaque ! Hurlant et vociférant comme seuls les Nains savent le faire, ils coururent vers leurs ennemis... L'Orc de garde n'eut que le temps d'afficher un visage surpris, alors que sa tête coupée volait déjà dans les airs. Alertés par le tumulte de la sabotée Naine, les guerriers Orcs accouraient, et engageaient le combat avec nos amis. Imbattable à la hache, Grutle fit un carnage, se transformant en véritable machine de guerre. D'un seul coup, il décapita deux Orcs, leurs cadavres étant encore animés par quelconque influx nerveux, avant de tomber définitivement à terre. Mimir, quant à lui, insultait dans sa langue rugueuse les ennemis, avant de les détruire à grands coups de son marteau de combat. La bataille faisait rage, à un contre dix.

     

    Mimir se retrouva d'un coup entouré par trois guerriers Orcs, et ne dut son salut qu'à l'intervention providentielle de Grutle, celui-ci éventrant un des ennemis, les deux autres prenant peur et abandonnèrent le combat. Ils reprirent leur chemin sanglant, en ponctuant chaque coup d'une syllabe issue d'un vieux chant de guerre Nain... les syllabes gutturales se mariant à merveille, selon eux, avec l'ambiance d'une telle attaque. Un Orc plus aventureux que ses semblables tenta une botte malencontreuse à l'aide d'une lance, mais Mimir feinta et abattit son marteau sur le genou de la créature. Celle-ci hurla de douleur et tomba à terre... Grutle n'eut alors plus qu'à lui séparer la tête du reste du corps. Et les Orcs restants revenaient inlassablement à la charge... jusqu'à ce que leur nombre ne leur permette plus de remporter la victoire.

     

    Les Nains surent combattre avec bravoure... et après avoir mis en fuite les trois Orcs survivants, ils entreprirent de partir à la recherche du fameux trésor.

     

    Une tente après l'autre, ils cherchèrent partout le butin dont on leur avait tant parlé... avant de le trouver sous ce qui avait été la tente du chef Orc. C'était un coffre en bois, de taille moyenne, fermé par une serrure. Mimir, qui était également serrurier et ferronnier de père en fils, se mit au travail, à l'aide de sa trousse à outils. Après quelques tâtonnements, et une bordée de jurons bien sentie plus tard, la serrure rouillée céda... Mimir ouvrit alors le coffre... Et dit :

     

    « Par mes ancêtres ! »

     

    Les Nains découvrirent un véritable trésor. Pièces d'or, bijoux, pierres précieuses, valeurs diverses et variées... Mimir avait les larmes aux yeux, d'étonnement et de joie. Grutle était également stupéfait par le contenu du coffre. Notamment par une bague, de très belle facture, qui était opportunément visible...

     

    « Regarde, c'est la Chevalière de Thrym le Borgne ! »

     

    En effet. Ce bijou, sacré chez les Nains, était considéré comme perdu suite à la défaite du fort de Karak Kardaz, il y a cinq cent ans de cela. Ils venaient donc de retrouver un artefact d'une valeur inestimable ! En plus de la bague, c'était un assortiment entier de chaînes en or fin, et de pièces du même métal. Vraisemblablement naines, d'après l'effigie d'un ancien roi dont ils ne se souvenaient plus le nom. Il fallait impérativement que ce trésor revienne à leur peuple ! Si ils décidaient de le garder pour eux, leur honte serait terrible, et pour laver cet affront... ils devraient se raser le crâne et devenir Tueurs, c'est à dire jurer de trouver la mort par les mains du plus gros monstre qui soit. Il en était hors de question !

     

    Nos Nains se mirent donc en quête d'une charrette, pour transporter ce coffre jusque sur leurs terres, sans trop souffrir. Ils en trouvèrent une, et décidèrent d'assurer eux-mêmes la traction de l'attelage, en se relayant toutes les deux heures. Une fois après s'être assurés de ne pas avoir été repérés par un Orc égaré, ils prirent le chemin du retour.

     

    Le soir même, ils s'arrêtèrent pour la nuit en pleine campagne, ayant retrouvé des terres plus hospitalières que les montagnes. Et ce fut encore une nuit dehors, Grutle montant la garde pour décourager tout voleur de passage... Cela dit, les rumeurs des Humains sur la présence de guerriers Nains à proximité ne déchaînait pas les passions. Car étant donné l'amour des Nains pour l'or et les richesses, bien fou serait l'Humain qui viendrait leur contester rien que dix pièces d'or ! Ils rentrèrent donc chez eux sans encombres, et furent accueillis par le Roi Olaf en personne. Une fois la bague de Thrym le Borgne remise à ses descendants, il fut donné un banquet fantastique au fort, et nos deux amis s'empiffrèrent comme si c'était leur dernier repas... Leur mission était accomplie, une ligne de plus venait de s'ajouter à leur renommée naissante !

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Avril 2016 à 23:13

    bonsoir, je découvre ton blog en surfant, il est un peu tard pour moi pour attarder car il est 23h passé alors je le mets en favoris afin de le retrouver, car je compte bientôt y repasser.  

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