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Réquisitoire – La Société Alternative contre la Grande Distribution et l’Agroalimentaire/Loi Travail et Ordonnances
Mr le Procureur-Fainéant de la Cour Révolutionnaire – Acte d’accusation.
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Françaises, Français, Belges, Belges, Lutines, Lutins, Trollettes, Trolls, Farfadettes, Farfadets, Chers amis Travellers, Hippies et Punks ayant préféré la vie de bohème au Fouquet’s, Chers camarades Metalleux et Gothiques ayant renoncé à la norme pour rester les "outsiders" dont je fais partie, Méprisables apologues de l’agenouillement de l’ouvrier devant son patron, Pitoyables représentants de l’insensé « développement durable », Larves gluantes du « temps de cerveau disponible » au service de la domination de l’Homme par le Capital, Cher Internet 1.0 révolutionnaire assumant le rôle de jury légitime, Lectorat chéri, mon putain d’amour !
Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon courroux… COUCOU !
Ce n’est pas sans un certain frisson que je prends le clavier devant vous, aujourd’hui, pour condamner publiquement les dérives de l’industrie agroalimentaire, de la grande distribution, mais également le comportement de beaucoup de médias à l’égard de toutes celles et tous ceux qui veulent un autre modèle de société, à l’égard de Jean-Luc Mélenchon aussi. Ils sont anti-communistes primaires, camarades … chers amis, pardon ! Eh bien oui, en France, en 2017, nous y sommes. L’uber-libéralisme a gagné, par défaut, face au vieux fond de sauce brune identitaire – avec des vrais bouts de néonazis dedans. Une victoire accompagnée dans sa cavalcade glorieuse par les sinistres trompettes éditorialistes au parti-pris non dissimulé, et ce modèle de société a gagné, surtout en divisant les gens.
Diviser pour mieux régner sans partage. Diviser les gens, entre « la France qui se lève tôt » et « les fainéants », « les branleurs », diviser les gens entre « les entrepreneurs qui réussissent » et « les assistés », entre « les gens qui font de grandes choses » et « ceux qui ne sont rien ». Il est sûr qu’avec les 770 € de minima social que je touche chaque mois, je suis sur le point d’aller m’installer à Goa, à Phuket ou à Acapulco ! On voit bien que les bourgeois cravatés et encartés bien à droite ou dans les rangs gélatineux de la gauche molle n’ont aucune idée du chômage, de la précarité, de la misère, du dépit, et bien sûr, du dégoût que nous éprouvons envers leur richesse étalée aussi vulgairement que l’inculture des candidats de la « télé-réalité ». Non, je n’ai pas de compte planqué dans un paradis fiscal : vous n’entendrez jamais mon nom dans l’affaire des « Paradise Papers » à propos d’un compte en banque domicilié à Oslo, quand bien même je suis un Troll !
On peut légitimement se poser la question. Est-ce que George ORWELL aurait transformé l’essai littéraire de 1984 en écrivant un deuxième classique de science-fiction plus prophétique encore, même en imaginant le pire cas de figure réalisable par l’épouvantable folie des capitalistes véreux ?
Disons-le une bonne fois pour toutes. Nous toutes et tous, nous valons mieux que de nous faire menacer de mort par un chef de rayon à cause « d’une baisse de performance » - surtout parce que ce chef de rayon aurait tant voulu être chef de diamètre. Nous valons mieux que de nous mettre en danger au travail, soit à cause de la fatigue et d’un burn-out pointant son nez, soit à cause de la dangerosité même du travail dans certains environnements industriels et logistiques.
Nous valons mieux que de prendre en plein dans la gueule des insultes phallocrates, homophobes, racistes, de nous faire détruire mentalement sur notre lieu de travail, sans aucune raison autre que « parce qu’il fallait faire comme ça, petit connard ». Nous valons mieux que des stages mal rémunérés, ou non rémunérés. Nous valons mieux que l’incertitude et la remise en cause permanente de nos contrats de travail. Nous valons mieux que les boulots « uberisés » qui n’offrent quasiment aucune protection sociale à moins de souscrire à une mutuelle supplémentaire. Nous valons mieux, arrivés à 65 ans, qu’une retraite se réduisant comme peau de chagrin par le biais des innommables « mesurettes » gouvernementales. Nous valons mieux que de souffrir d’une calcification des tendons comme tant de caissières. Nous valons mieux que la « norme » ultra-matérialiste, qui remplace le savoir par l’avoir, et le rêve par la dépression nerveuse. Nous valons mieux que leur société idyllique du crédit revolving, du crédit pour tout, du crédit à la vie, à la mort. Nous valons mieux que de dire « Merde » à un micro-casque de commande vocale, tout autant qu’après chaque élection présidentielle. Bien sûr, « nous sommes en démocratie » (mais pour combien de temps ?), et nous avons le droit de dire « Merde ». Mais ça ne changera pas la société en profondeur. Bien, où en étais-je … Excusez-moi, j’ai été emporté dans mon élan par moi-même, Dieu me tripote.
Nous valons mieux que de travailler 12 heures par jour, comme les agriculteurs, gagnant pour beaucoup moins de 500 € par mois. Bien évidemment, les agriculteurs en viennent à se révolter, à bloquer les routes et les autoroutes, mais les vrais responsables ne sont jamais inquiétés. Non, les intermédiaires, les transformateurs et la grande distribution continuent à profiter grassement de marges entraînant des bénéfices spectaculaires, voire indécents quand on connaît le nombre de paysans qui se suicident chaque année. Sans compter que les dits intermédiaires organisent eux-mêmes des « pénuries de beurre » ou des « risques de pénurie de foie gras » qui n’ont pas de sens : en fait, ils profitent d’une situation conflictuelle sur les prix pour vendre le beurre à l’exportation, et non en France ! Pour ce qui est du foie gras, ça n’est jamais qu’une technique comme une autre pour faire faire des achats immédiats, et surtout « en prévision », ce dont le marché profite bien. En créant une pénurie ou un risque de pénurie de toutes pièces, les acheteurs inquiets se précipitent sur la marchandise. Allez, envoyez le Bouzin ! Là aussi, la société est à repenser : l’agriculture et l’élevage raisonnés, avec la vente sur place, et la promotion de cette façon de faire, seraient bien plus supportables pour les agriculteurs que de se soumettre au diktat de la grande distribution. Le modèle agricole ultra-productiviste (et très polluant) est dépassé … bien peu sont ceux qui l’admettent, et encore moins nombreux sont ceux qui le disent dans les médias.
Si le pouvoir dirigeant s’arroge le droit de diviser pour mieux régner, c’est bien qu’il y a un projet derrière. Ni plus ni moins, il s’agit de préparer le terrain pour l’accession au pouvoir de la Blonde de Saint-Cloud en 2022. Eh oui, car en faisant dans le populisme et la défense de l’identité à outrance, on ne fait jamais que des appels du pied (pied de cochon, bien sûr) à l’extrême-droite. Hélas, trois fois hélas ! Ceux qui ont renié le drapeau rouge au profit de l’oripeau marron ne se rendent pas compte qu’ils se condamnent eux-mêmes à l’oppression. En croyant que « leur candidate » va « sauver la France », ils oublient un fait principal. Si le fascisme avance, les libertés reculent, comment veux-tu … Excusez-moi. Ils se nourrissent de préjugés, de conneries qui défilent sur Facebook (sans vérifier les infos), ils ont peur de tout et du moindre rien. Ils oublient aussi que certains d’entre eux sont des « assistés » et des « fainéants » dans le discours de la gouvernance actuelle, tout autant que ceux qu’ils fustigent « parce que la télé le dit » ! Dans « Une Journée Particulière », un film d’Ettore Scola, Mastroianni disait à un spadassin : « Ce n’est pas le locataire du sixième qui est antifasciste, c’est plutôt le fascisme qui est anti-locataire du sixième ! »
Récemment, j’ai trouvé un paradoxe assez croustillant dans l’actualité. C’était à l’annonce des débuts de la COP 23, se tenant en Allemagne, sous la présidence de Îles Fidji. Leur premier ministre est conscient du sort de son pays, il sait que si nous ne faisons rien, le niveau des mers continuera à monter, et les îles Fidji, Kiribati et d’autres, seront parmi les premières victimes de la submersion. Dans le même journal de France Inter, j’apprenais qu’une « ferme des 4000 vaches » était en projet quelque part en Saône-et-Loire. 4000 vaches dans une seule ferme. Et pourquoi pas 40,000, ou 400,000 dans une seule ferme ? J’ai comme l’impression que, malgré tous les avertissements des scientifiques, et les craintes des populations directement concernées par le changement climatique, malgré les petites tentatives locales pour changer les choses par le biais d’alternatives fort louables … De l’autre côté, l’on continue à bétonner pour un aéroport, à défricher les forêts anciennes, à dépenser 10 litres de pétrole pour en extraire un ... Et, en France naturellement, tout le monde a oublié la consigne pour les bouteilles en verre (allez en parler aux Allemands), et tant de cons se privent d’un court trajet vers la déchetterie, mais pas de balancer des seaux de peinture ou des meubles en bois dans les ordures ménagères. Sans compter que les 4x4 « de ville » ne se sont jamais aussi bien vendus. C’est vrai, « les magazines disent de faire ça, alors pourquoi ne pas le faire ? » Je ne veux pas être défaitiste, mais je pense que, dans l’optique de la raréfaction des énergies fossiles, si la France reste gérée telle qu’elle est, elle n’a aucune chance de s’en sortir, contrairement au Danemark par exemple. Je reste convaincu que nous avons tout à réinventer, et bien peu de temps pour le faire.
Nous l’avons suffisamment vu depuis plusieurs années : l’écologie réelle et concrète ne pèse rien face à l’industrie agroalimentaire et à la grande distribution, encore moins face au « développement durable ». Développement durable qui, je vous le rappelle, permet de rouler en Ferrari dans Paris intra-muros, mais pas en Peugeot 405 ni en 2CV. Développement durable qui, quand bien même il est aussi utilisé par la SNCF dans la pub, n’empêche aucune fermeture de ligne régionale ou de gare – ne parlons pas du ferroutage, que les Italiens, Suisses et Autrichiens maîtrisent pleinement, alors que nous avons lamentablement échoué faute de volonté politique ... Développement durable qui permet aussi à tant d’entreprises dont on connaît la propension à polluer l’air, la terre et les eaux, de « prendre leurs responsabilités » par le biais de campagnes de publicité tonitruantes. Ah, quel beau slogan, « L’énergie est notre avenir, économisons-la ». Eh bien NON. L’énergie, du moins leur énergie, n’est pas notre avenir. Imaginez donc la France privée de pétrole plus de trois jours, si les pays exportateurs de pétrole ferment leurs vannes. Imaginez les centrales nucléaires privées d’uranium importé d’Afrique. Imaginez les centrales à charbon privées de leur approvisionnement. Il y a d’autres façons de voir l’avenir, et c’est à nous, la masse populaire aux cerveaux en état de rébellion ouverte, de les imaginer et de les concrétiser aussi vite que le permettront nos moyens et notre force.
Pourquoi ne pas nous rassembler en collectifs, pour acheter des terres cultivables dont personne ne veut et y poser quelques habitats légers (yourtes, tipis, caravanes, roulottes, camions aménagés …) dans le but d’en faire des fermes collectives et raisonnées revendant leur production sans intermédiaires ? Voilà un des moyens de court-circuiter la grande distribution, et de créer des emplois ! Pourquoi ne pas imaginer des maisons où résident plusieurs artisans indépendants, techniciens et mécaniciens, pour repriser les vêtements et accessoires, pour réparer les vélos, les voitures, même les ordinateurs, au lieu de tout jeter et de racheter du neuf qui tombera en panne le lendemain de la fin de garantie ? Le tout en autogestion, dans la simplicité, pour se réapproprier nos existences, notre liberté et changer radicalement notre rapport au travail. Le travail, dans tant d’entreprises, surtout dans la grande distribution et l’industrie agroalimentaire, n’est pas une fin en soi. Le travail ne rend pas libre ! Et, si nous allons au bout du modèle de société dont nous rêvons parfois en secret, notre liberté sera réellement totale, accomplie et inaliénable. Bien loin de leur « management par la peur » et de leurs « congrès de disrupteurs ». Libérés de leur hégémonie et de leur gouvernance oligarchique de ce qui est censé être « une République » !
Alors évidemment, aux yeux de certains, je nage en pleine utopie, je rêve d’un monde meilleur, comme beaucoup d’entre vous. Mais rêver est une des dernières choses gratuites en ce monde ! Nous pouvons laisser la soumission uber-libérale à tous ceux qui la voient comme la seule voie, car selon eux, il n’y aura aucune révolution, il ne faut que courber l’échine, « il n’y a pas d’alternative ». Formule déjà employée par une certaine Margaret THATCHER ! Nous sommes des hommes et des femmes conscients de notre capacité d’influence sur le monde qui nous entoure, parfaitement au fait de nos aptitudes créatrices et de nos potentiels, et certains que le « modèle de société » lié à la loi Travail comme au capitalisme à outrance va se casser la gueule dans moins d’un demi-siècle. Si nous ne concrétisons pas notre modèle de société, notre idéal, rien qu’à notre échelle, espérons que nos descendants le feront, et ce à travers le monde. Le monde est à nous, et nous finirons par reprendre ce que les capitalistes nous ont volé. Nos vies, nos libertés, notre pensée, notre vision du monde. Et nous reconstruirons autrement tout ce qu’ils ont détruit.
Donc, la grande distribution, l’industrie agroalimentaire, la loi Travail et les ordonnances sont coupables de harcèlements, insultes et menaces sur les lieux de travail, de pollution de l’environnement, de trahison envers le peuple, d’annihilation de l’esprit critique et de répression des alternatives à leur monde. Je propose pour leur Loi Travail et leurs Ordonnances une peine d’emprisonnement à perpétuité, dans les poubelles de l’histoire. Mais leurs avocats vous le diront mieux que moi.
- Krähvenn « Trollsson » Vargbroder
« Au crépuscule de leur monde … la Terre choisira elle-même.Appel à la Résistance Culturelle – Pour l’Unité des Outsiders et Marginaux que nous sommes. »
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