• Au crépuscule de leur monde … la Terre choisira elle-même.

     

    Chers lecteurs et amis,

     

    Je vous écris ce soir avec la rage qui me pousse à continuer à vivre droit dans mes bottes, avec le désespoir quant aux absurdités de ce pays (et de ce monde), avec la lassitude d’être regardé comme une « bête de foire » juste parce que je suis différent. Je n’en peux plus, de ce torrent de conneries qui infeste la télévision comme certains « réseaux sociaux », je n’en peux plus, d’être obligé de survivre sans boulot, par la seule faute d’une « différence psychologique » qui effraye les moutons comme les employeurs, je ne supporte plus de ne pas me sentir à ma place dans cette démence collective qu’on appelle pudiquement « société moderne ». J’en ai marre d’entendre les sifflements des mobylettes imbéciles, et les minables gargouillis qui servent de moyens d’expression à leurs « pilotes » aux veines saturées de boissons énergisantes, de fines herbes, et aux cerveaux définitivement atrophiés par la perfusion nauséabonde de ce rap ou de ce r’n’b (et si on n’aime pas, si on ose formuler la moindre critique, on est forcément un « has been », un « réac », un « boloss »).

     

    Je ne supporte plus que me collent au cul des connards crasseux, parfois accompagnés de leurs connasses pondeuses et leurs innombrables échappés de bidets, quand je suis en voiture : peut être qu’en respectant à la lettre le code de la route, je les emmerde, je les ralentis dans leur course débilitante au « toujours plus », au « moi d’abord », je les prive du premier quart d’heure de l’émission de l’autre parasite médiatique farci à la schnouff, ou je les empêche de décrasser le filtre à particules de leur monospace diesel innommable. Ou je les gêne dans l’acte salvateur de remboursement de leurs crédits ! Allez savoir !

     

    J’ai longtemps cherché la solution à ces nuisances. Oui, je considère « leurs » valeurs comme des nuisances, dans le sens où elles sont le promontoire même de l’oppression vécue par mes frères et sœurs d’armes culturels et moi-même. Le suicide ? Ce serait trop lâche, trop facile, trop douloureux pour ceux qui m’aiment comme pour mes amis. La fuite en avant, façon « Into the Wild » ? J’y ai pensé aussi. Mais cela ne m’a que traversé l’esprit. En admettant cette perspective, je n’aurai que deux choix : rejoindre un écovillage, ou un autre groupe de cette catégorie, et finir ma vie en tant que tel … ou me réfugier en camion aménagé, quelque part au milieu de la forêt, en ermitage quasi-total, n’en sortant que pour me ravitailler en nourriture et carburant, pour laver mes vêtements, et pour rappeler gentiment à l’administration que, non seulement certains de ses représentants sont la cause de mes désillusions, mais aussi que je les emmerde. Alors … que faire ?

     

    Eh bien, ma foi, attendre. Attendre ce qui me semble inévitable, à savoir « le crépuscule de leur monde ». Car je sais, au plus profond de moi, que leurs « valeurs » et leurs « standards » ne sont pas éternels. Qu’ils ont besoin des médias, comme des publicitaires, et en gros, de tout ce qui est lissé par le bas, pour que leur « modèle de société » érigé comme idéal à suivre se maintienne en place. C’est sûr, dans un monde vivant une situation apocalyptique ou post-apocalyptique (peu importe la menace sur l’humanité), beaucoup en viendraient à agir comme des fous furieux, à tabasser leurs semblables pour un sachet de riz ou un litre de carburant, à renoncer aux restes d’humanité en eux … et dans ce cas-là, la Terre choisira elle-même, par la sélection naturelle. Le fait est que, personnellement, je serais ravi d’assister « en direct » (du moins, à la radio) à la chute vers les abîmes de leur normopathie collective, quand bien même je ne survivrais pas à un cataclysme à l’échelle d’un pays, ou du monde.

     

    Je continue à vivre malgré tout, clopin-clopant, mais droit dans mes Rangers, et portant ma liberté en étendard. Parce que c’est là tout l’aspect « sociologique » de la chose, des causes et des éléments culturels que je défends bec et griffes. Parce que, si par malheur, j’en venais à abandonner tout ce qui me tient tant à cœur, je deviendrais à l’image de tous ces moutons bêlants, une triste parodie de vie. Un humain nécessairement lissé par le bas, insipide, abruti, sortant du même moule que tous les autres, donc sans intérêt, de fait.

     

    Je sais que je ne serais jamais comme cela, et que je ne le deviendrais pas, pas même pour « me faire des amis » (qui seraient, de toute façon, bien superficiels, comme je l’ai déjà dit – et vécu ...), ni pour « trouver l’amour » (je laisse venir, pour le moment, on verra bien ce que les Dieux me réservent …) Je sais pertinemment que je ne suis pas le seul à penser, à raisonner, à me désoler ainsi sur le misérable clapotement médiatico-trouducutal des cerveaux d’une bonne partie de la population, de leur acharnement à impérativement vouloir le dernier iPhone X valant presque 2 fois ce qui me sert de « revenu de subsistance » chaque mois (alors qu’il fallait le pré-commander, et non camper devant les démentiels « Apple Store », bande de cons), de l’hégémonie de la « norme », de son omniprésence dans le « logiciel idéologique » des publicitaires, travail-famille-crédits … Tout ça parce que le ramassis de conneries qui sert bien souvent de seule et unique « pensée » aux collègues de travail du mouton de base (pléonasme) le force à enchaîner les crédits pour se maintenir « à la hauteur » du reste du troupeau !

     

    Non, je ne deviendrais jamais comme eux, ce serait une trahison d’une rare intensité envers mon idéal de vie et ma culture. Oui, le jour venu, le jour du Ragnarök, la Terre choisira d’elle-même qui survivra et qui périra. Regardez l’état de la planète sur laquelle nous vivons : le jour où le Grand Faiseur du Bouzin viendra faire l’état des lieux, on pourra se foutre la caution dans le cul. Je n’ai pas honte de le dire à qui veut l’entendre. Et, de fait, je n’ai pas honte de ne plus me préoccuper d’écologie (encore moins de « développement durable »).

     

    N’importe comment, dans un monde où chaque citoyen reçoit 30 kilogrammes de prospectus publicitaires par an, où le niveau des océans monte au point de menacer la survie des îles Fidji, Tuvalu, Vanuatu, de la moitié du Bangladesh, d’une partie des Philippines, où le désert a passé la frontière du Sénégal, où une immense partie de l’océan Pacifique est qualifiée de « continent de plastique », où le niveau de CO2 dans l’atmosphère atteint un record trois ans de suite … Sans que personne ne fasse rien de concret à un niveau global, bien sûr … Non, je n’ai plus honte de ne plus me préoccuper d’écologie. Je mène ma vie comme je l’entends, dans la simplicité matérielle (pas de télé, pas de lecteur Blu-ray, pas de machines inutiles mais « à la mode », pas de « tablette 4G truc »), et je ne demande qu’une chose : qu’on me foute la paix.

     

    Je ne veux plus me préoccuper d’écologie ou de tous ces trucs, le jour où, en pleine COP 23 (la conférence sur le climat qui a lieu actuellement), on apprend qu’une « ferme des 4000 vaches » va voir le jour, quelque part en Saône-et-Loire. Comme si nous n’avions pas assez foutu la planète en l’air ! De toute façon, dans un pays où il est quasiment « normal » de ne pas trier sciemment ses déchets entre le recyclage et les ordures ménagères, où il est institutionnalisé de rouler au Diesel « parce que les experts l’ont dit pendant 40 ans », où il est naturel de foutre à la rue des personnes vivant en yourte, cabane, roulotte, où prétendre que « les chômeurs feraient mieux de chercher du boulot au lieu de se prélasser » (c’est sûr, avec mon AAH, je peux carrément aller m’installer à Phuket, à Goa ou à Acapulco, enculé de capitaliste véreux que je suis !) Dans ce pays, je ne crois plus en grand-chose en terme de protection de l’environnement. La Terre fera le tri.

     

    C’est vrai, quand j’avais 20 ou 21 ans, j’avais envie de prendre le monde par les dents, de le secouer, de tout foutre en l’air pour participer à reconstruire une société meilleure et plus égalitaire. J’ai toujours ce rêve aujourd’hui. Je n’en ai pas honte non plus. Alors, bien évidemment, dans une France qui se réveille avec Zemmour et qui se couche avec Joséphine Ange Gardien, je passe pour un « marginal », pour un « loser », pour un « suspect » parfois, tant j’ose exprimer mes idées et mes rêves de liberté. Mais, cela fait aussi de moi ce que je suis.

     

    A quoi sert l’idéal de liberté s’il n’est pas concrétisé, matériellement comme mentalement ? A RIEN. A quoi sert le cerveau humain, capable de tant de choses, s’il n’est pas stimulé, entretenu comme une machine aux rouages délicats, maintenu en service et alimenté de nouvelles idées, de nouveaux concepts, pour un monde meilleur ? A RIEN. Excepté à appuyer sur la télécommande, et attendre qu’on vous jette la merde que vous aimez entre les dents. Sans jamais penser à vous rebeller. Sans jamais penser à ouvrir un bouquin (lire un livre, c’est tellement passéiste !) Sans jamais penser qu’il existe des alternatives concrètes à la soumission organisée, des alternatives au « temps de cerveau disponible » ou au « rien-disant culturel », comme au « politiquement correct » et à tant de « choses qui font peur ».

     

    Soyons clairs : je ne suis pas « misanthrope », je suis « désabusé ». Je ne suis pas « individualiste », je « cherche la solitude et le calme ». Je ne suis pas « haineux », je suis « sélectif ». Je ne suis pas « défaitiste sur l’avenir du monde », je pense que « le pire nous arrive dans la gueule ». Je ne suis pas « un phénomène de foire », je suis MOI. Et si ça ne vous convient pas, ce n’est pas grave. Je me débrouillerais très bien sans vous. Car le crépuscule de votre monde vous retournera les tripes, et ce ne sera pas faute de vous avoir prévenu … d’autres que moi l’ont déjà fait depuis longtemps.

     

     

    - Antonin "Troll".

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