• Bonsoir, chers lecteurs et amis.

     

    Si, ce soir encore, je tâtonne frénétiquement du clavier entre la digestion de mon repas et les premiers effets de mes médicaments, le tout sur fond de musique Folk américaine... C'est que j'ai des choses à dire. Pardonnez-moi ce ton volontairement froid, distant, limite agressif, je suis sûr que vous comprendrez à la lecture.

     

    Vous le savez, si vous avez suivi mon histoire : j'attaque (normalement) une formation de cariste prochainement, sur Guéret. Seulement, il se pose un gros problème... En l'espèce, j'ai été aujourd'hui voir un médecin généraliste, pour qu'il me délivre un certificat d'aptitude à la conduite des chariots élévateurs (l'élément caractérisant ma formation.) Et, sans que je m'y attende, Mr le Médecin Guérétois, assis sur son confortable piédestal plaqué or, a refusé, et exigé que j'aille voir mon psychiatre... Car selon lui, il « prendrait le risque que l'on se retourne contre lui en cas d'accident »... Du fait de mon traitement et de ma souffrance passée, il faut le dire.

     

    Ce cher docteur m'a même formellement déconseillé d'exécuter la formation en question, à cause du traitement. Ce à quoi j'ai répondu exactement ceci : « Eh bien écoutez, à un mois près, cela fait trois ans que j'attends une formation de cariste. Trois ans d'espoirs comblés, puis déçus, puis à nouveau exaucés. Et maintenant, à l'avant-veille de cette formation, vous me condamnez à la mort sociale et professionnelle ? Je tiens alors à vous dire ceci : quand je ne toucherai même plus le RSA, je viendrais vous solliciter à votre cabinet pour que vous me payiez ma dose de cannabis !!! » Certes, je me suis lâché (je n'aurais pas du, selon vous ?), mais il en va de mon avenir, de ma vie future. Qui plus est, mes trois psychiatres successifs m'ont toujours assuré de leur soutien, dans ma démarche de vouloir devenir cariste en logistique. L'un d'eux m'avait même trouvé apte à exercer le métier de conducteur d'engins de chantier ou forestiers ! Alors...

     

    Alors, il est temps pour moi de prendre une décision lourde de conséquences. Deux possibilités se profilent en fait à l'horizon.

     

    => Soit je suis reconnu apte par mon psychiatre à devenir cariste, et à ce moment là, je fais cette formation et la réussis pleinement, je n'ai jamais douté de cet aspect précis,

     

    => Soit ce n'est pas le cas, alors je compte bien me mettre volontairement « en retrait » du travail salarié, pas du travail tout court, dans cette situation j'irai proposer mes services de Troll mal dégrossi dans un écolieu ou une ferme alternative, quelque part en Bretagne.

     

    Et, même si je deviens cariste quelque part en Bretagne, je ne compte plus maintenant le rester toute ma vie : en effet, vu ma pathologie, il est fort probable que mon espérance de vie en bonne santé (physique comme psychique) ait chuté d'une dizaine d'années. De fait, j'exercerai ce métier dix ans environ, ensuite de quoi je ferai en sorte de « foutre le camp » dans la situation précitée au point numéro deux.

     

    Pourquoi donc ? Parce que j'en ai plus que ma claque de ce putain de système basé sur la compétition, la jalousie, la connerie télévisuelle, la haine, l'apparence... Au contraire, j'ai de plus en plus envie de valeurs telles que l'égalité, l'amour, la noble et belle culture, l'épanouissement et la simplicité. Et aussi car, même sans être « anti-système » comme les quenelleurs professionnels qui défraient la chronique régulièrement, j'ai profondément envie d'autre chose. Et je ne suis pas le seul... D'autres que moi ont cette envie.

     

    Mais hélas, pour les « bien pensants » (qu'ils soient de gauche, de droite ou de la Garenne-Bezons), nous faisons « peur », nous sommes « des marginaux », « des asociaux », « des profiteurs ». Une petite question : qui a profité des 13 milliards (!) de cadeaux fiscaux faits par le gouvernement d'Excité Premier en 2007 ? … Certainement pas les bénéficiaires du RSA ou de l'AAH. Et, vous préférez un groupe de babas sympa en Peugeot J7, qui vend des fromages, des légumes de saison et des bracelets tressés sur les marchés, ou 100 personnes en plus à la rue, sans autre avenir que de crever de froid aux portes de vos palaces ? Quant à la peur, si vous avez peur de nous, nous n'avons qu'une peur: celle que vous ne nous laissiez pas vivre comme nous l'entendons.

     

    A bon entendeur, salut. Vive la Liberté, vivez vos Rêves au lieu de rêver votre Vie.

     

    Bonne soirée à toutes et à tous, chers lecteurs et amis. Que les Dieux veillent sur vous.

     

    - Antonin "Troll".

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  • Bonjour, chers lecteurs et amis !

     

    Si je vous écris aujourd'hui cette bafouille typiquement trollesque, c'est pour vous dire que j'ai à nouveau envie de voyager. De reprendre la route, de traverser des villages improbables, de poser le bivouac dans un terrain de camping (presque) oublié de tous... Bref, de prendre de vraies vacances, sur les routes, et non un trajet parsemé de galères comme actuellement, avec un maigre revenu qui ne me permet même pas un simple loisir. Et en aucun cas pour « vivre sur la route », comme j'ai pu le faire auparavant, ou en rêver. Non, les séquelles de la maladie que j'ai vécu ne me le permettront probablement jamais...

     

    De même, je ressens une profonde envie de « me poser », de m'installer définitivement quelque part, après des années de vadrouille plus ou moins couronnées de satisfaction personnelle. Vous en conviendrez avec moi, déménager tous les ans, ce n'est pas une vie !

     

    Vous me direz « Mais achète toi un fourgon aménagé, dès que tu pourras ! » Oui, j'ai eu cette envie. Mais plus maintenant. Je pense désormais, une fois que je serai mieux installé (en Poitou-Charentes ou en Pays de la Loire), changer de voiture, et mettre de l'argent de côté, pour acheter ceci : une petite caravane Teardrop. C'est une mini-caravane, qui fait moins de quatre mètres de long, donc elle se gare dans un simple garage, elle dispose d'un couchage pour deux... Avec un bloc cuisine et sanitaires à l'arrière, un frigo, et on peut même y ajouter un auvent ! La classe ^^

     

    Teardrop, bivouac au milieu de nulle part et envie de reprendre la route...

     

    On peut la tracter avec une voiture toute simple, puisqu'elle ne pèse que 400 kg à vide, et sans permis (E)B... Une voiture classique, de plus de 70 chevaux de puissance, équipée d'un attelage aux normes, suffit donc amplement. Contrairement à une caravane plus volumineuse (genre Eriba Puck), elle n'exige pas d'autre immatriculation que celle du véhicule tracteur, et ne nécessite pas de carte grise, donc. De plus, et comme si cela ne suffisait pas ! On peut l'utiliser été comme hiver, elle est particulièrement bien isolée, aux dires du constructeur. En option : WC chimiques, panneaux solaires sur batterie, réchaud ou plaques de cuisson au gaz, et autres...

     

    Le prix ? Environ 8.000 €. Certes, c'est un investissement, et il faut avoir un garage ou un bout de terrain pour l'entreposer hors usage, mais cela vaut le coup, surtout si vous ne disposez que d'une citadine ou d'une berline peu puissante. En tout cas, c'est le complément de bivouac idéal à une Fiat 500, une Coccinelle, ou une 2CV (et dérivés) ! Et c'est à coup sûr un attelage intéressant que vous constituerez, composé d'une simple Citroën C3 et d'une telle caravane ! Donc pourvoyeur de rencontres, de franche camaraderie, de vraies et nobles valeurs...

     

    Imaginez vous campant au milieu de nulle part dans une Teardrop, en toute simplicité, vous vous couchez avec les étoiles en écoutant de la Trance psychédélique ou du Metal, et vous vous réveillez avec les écureuils à votre porte... Le bonheur !

     

    Teardrop, bivouac au milieu de nulle part et envie de reprendre la route...

     

    Alors, pour moi, c'est décidé : dès que j'ai une meilleure situation, je ferai tout pour obtenir une telle caravane, après bien sûr avoir changé de voiture, et probablement remplacé ma Ford Fusion diesel vieillissante, par une Ford Fiesta récente, et essence cette fois ci. Il n'y a plus qu'à !

     

    Teardrop, bivouac au milieu de nulle part et envie de reprendre la route...

     

    A bientôt chers amis, au plaisir de vous lire ! Et peut être de vous croiser sur la route.

     

    Troll

     

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  • Bonsoir, chers lecteurs et amis.

     

    Ce soir, ou devrais-je dire cette nuit, encore une bafouille tout à fait trollesque, sur une réflexion personnelle. Quelque chose qui me triture l'esprit, qui me fait clapoter doucement les méninges, tel l'arrière-train d'un aoûtien dans l'eau de l'Atlantique, attendant la marée basse pour bouger son cul à l'heure du berger...

     

    Coluche, Pierre Desproges et Daniel Balavoine seraient furieux, s'ils étaient encore de ce monde aujourd'hui. Pourquoi ? Mais c'est bien simple.

     

    Déjà, à cause du lamentable inventaire de connerie télé-visuelle dès que l'on allume le poste : on ne compte plus les terrifiantes émissions de télé-réalité, les reportages orientés (à sensation, pardon), les publicités crétines, les chansons volontairement homophobes, phallocrates ou racistes, l'information en boucle ad nauseam... Je me pose la question : mais quand le peuple de France éteindra-t-il définitivement cette lanterne à conneries ? Quand est-ce que l'esprit critique, la raison, et la belle et noble culture reprendront-ils le dessus ? Jamais ? Un jour ? Je l'espère de tout cœur, en tout cas. Car, et cela se vérifie à chaque occasion que j'ai de regarder (bien malgré moi) la télévision, c'est de pire en pire chaque jour. Je pense notamment au triste accident d'hélicoptère ayant eu lieu en Argentine... La douleur des proches n'a pas empêché les sinistres journaleux d'une chaîne d'info bien connue d'aller interviewer le compagnon de Camille Muffat. Mais bon, c'est « normal », il faut du « buzz » pour le peuple... Panem et Circenses, du pain et des jeux, disait-on à Rome.

     

    Ensuite, et je ne le répéterais jamais assez, du fait de la montée irrésistible d'un certain parti à la flamme, et ce depuis l'accession au pouvoir de « la gauche molle de centre-droit libérale anti-finance » en mai 2012. Je ne trouve pas de termes assez forts pour qualifier les moutons imbéciles, les plumés et les inénarrables chemises brunes provisoirement en costard qui participent à cette déplorable comédie. A part pour leur répéter, une fois encore (bien que je doute qu'ils parcourent ce blog), que le FN ne viendra JAMAIS à leur secours. Pas pour lutter contre le chômage, ni contre le mal-logement, ni contre la crise économique, ni contre ce qu'ils appellent « grand remplacement » (la thèse selon laquelle les immigrés remplaceraient peu à peu les Français dits « de souche »), … Et ainsi de suite. Bien au contraire, en cas d'accession au pouvoir dans notre pays, ce parti et sa présidente se lanceront bien volontiers dans une politique immonde de retour au moyen âge, que ce soit au plan social, sociétal, économique, humain en général. Ne parlons pas des droits des minorités, encore moins de culture alternative, n'évoquons même pas la pensée écologiste, dont ils se foutent éperdument. Car, et je conclurai ainsi mon propos : ce parti est le parti de la bagnole, des zones pavillonnaires sans vie, du renoncement aux acquis sociaux, du crédit à la consommation, et de la répression envers « les empêcheurs de tourner en rond ».

     

    Enfin, et ce sera le dernier point : nos amis disparus, s'ils étaient encore à nos côtés aujourd'hui, verraient à leur grand désarroi que les intégrismes religieux contre lesquels ils s'érigeaient en grands défenseurs de la laïcité et de la liberté d'expression, ont hélas gangrené tout un pan de la société Française. Nous l'avons vu lors des attaques du 7 janvier dernier, et nous pouvons le vérifier à chaque « sortie » médiatique d'un représentant de chaque monothéisme. La crise économique que traverse le monde semble avoir exacerbé les ressentiments culturels et religieux, de telle sorte que de plus en plus de personnes cherchent des réponses dans la religion. Et pas forcément dans la bonne façon de pratiquer celle-ci... Si bien que la croyance revêt très souvent un caractère identitaire, voire haineux. Que penserait Daniel Balavoine des exactions innommables de Daech, que penserait Pierre Desproges des polémiques sur les caricatures, que penserait Coluche du délitement de la mission religieuse, qui est bel et bien d'aller vers son prochain, de l'assister, de l'aimer comme un frère ou une sœur ? Toutes ces belles valeurs des croyants, ces idéaux prônés par les livres sacrés, semblent s'être volatilisés d'un coup. Et bien souvent, les plus pacifistes, les plus humanistes, ne sont pas ceux à qui l'on pense en premier... Bizarrement, nous n'entendons jamais parler de nos amis Bouddhistes, qui vivent leur foi en accord avec la Nature, nous ne discutons jamais des Druidistes, qui se contentent de se réunir en forêt... Et il est rare de voir les informations évoquer l'Asatrù pour autre chose qu'un obscur « néo-nazi norvégien installé en Corrèze »... Bizarrement aussi, ni Coluche, ni Desproges, ni Balavoine, n'avaient de ressentiment ou de défiance envers les autres croyances que les monothéismes « socialement acceptés ».

     

    Alors oui, nos maîtres à penser seraient furieux de l'état de la France et du monde, aujourd'hui. Néanmoins, leur souvenir et leurs envolées resteront à jamais dans l'âme des hommes et femmes épris de liberté, d'humanisme, et d'esprit critique. Seuls, nous ne pouvons pas changer le monde, et comme je l'ai dit ici, la solution est bien souvent de commencer par se changer soi même...

     

    Bonne semaine, chers lecteurs et amis.

     

    - Antonin "Troll".

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  • Au sein de l'Ancien Monde, nous avons déjà parlé des Trolls de la Norria, des Nains des Montagnes, et des Elfes dans leurs Forêts. Voici maintenant une partie de l'histoire des Humains. Peuple fier, combatif, mais vivant dans la peur d'une nouvelle guerre contre le Chaos, ce sont bien souvent eux qui se dressaient en premier contre leurs ennemis de toujours... Notre héros, Childéric de la Mortaille, était de ceux-là.

     

    Les Humains, à l'instar des Nains et des Elfes, croyaient en leurs Dieux, et aux forces du Mal. Ils invoquaient souvent les Dieux pour la protection, la bénédiction, et le repos des trépassés. Religieusement, ils entretenaient la continuité des croyances, depuis des siècles. De nombreux ordres étaient entièrement dédiés à la protection des lieux sacrés, et au combat contre le Chaos. L'Ordre des Chevaliers, par exemple, dont faisait partie Childéric.

     

    La trahison de Morteterre

     

    Un pâle soleil d'hiver se levait sur Rocmirail. Le froid était terrible, en ce mois de décembre, et pourtant, Childéric devait encore parcourir la campagne austère et dépeuplée, pour nouer quelque alliance avec Jacquelin de Bois Noir, un de ses cousins. Débordé par l'ampleur de la tâche qui l'attendait, il repoussa Hildegarde, sa courtisane préférée dormant à ses côtés, et entreprit de s'habiller. Avant de quitter sa chambre magnifiquement décorée, il n'oublia pas de se munir de son épée préférée, ainsi que de son bouclier orné de la traditionnelle croix des Chevaliers. Dans le castel encore endormi, il ne croisa personne hormis un serviteur qui s'inclina à son passage. Il n'en avait cure.

     

    Childéric n'avait jamais connu le conflit à grande échelle... Tout au plus s'était-il familiarisé avec le combat en affrontant des bandits de grand chemin, au hasard de ses pérégrinations. C'était pour ainsi dire bien peu d'expérience... Et quand bien même il avait appris le maniement de l'épée par les leçons prises auprès du sergent d'armes de son père, il manquait cruellement de pratique. Mais il pressentait que cela allait finir par arriver... Un jour, il serait un grand chef de guerre, et à la tête de ses nobles et braves chevaliers, il repousserait les vilains qui menacent ses possessions terrestres. Son héritage familial. Il marchait d'un pas pressé dans la cour du bourg, et, perdu dans ses pensées, il manqua d'entrer en collision avec quelqu'un. C'était son frère d'armes, Léofred d'Aumont. Ce dernier le salua, d'égal à égal.

     

    « Alors, mon bon Childéric, déjà levé ? »

     

    « Eh bien, je dois aller conclure alliance avec mon cousin Jacquelin, et je sais déjà que ce ne sera pas chose facile... »

     

    « En effet... Il est fort probable qu'il cherche encore un coupable à la trahison de Morteterre. Bon courage à toi, et que les Dieux te bénissent. »

     

    « Merci, mon frère. Sagesse et victoire à toi également. Je pars dans l'heure pour Montabosse. »

     

    Après avoir vérifié son équipement, Childéric s'autorisa un menu déjeuner, en compagnie de ses plus fidèles conseillers. Ragoût d'agneau, légumes variés, pommes de terre et toujours, cet excellent fromage Nain, au caractère aussi dur que celui qui l'avait fabriqué. Le tout arrosé d'un excellent verre de Castel Censoir, un vin rouge très apprécié. Puis, harnaché sur son fidèle cheval, il partit, seul, vers le château de son cousin. Au moment de passer la grande porte, il vérifia s'il portait toujours son amulette protectrice... En effet, les créatures maléfiques et autres invocateurs ne manquaient pas dans la région, et tout objet ésotérique béni par l'Ordre des Chevaliers était le bienvenu.

     

    Quelques lieues après son départ, il traversait un paysage désolé... Les ravages de la grande guerre contre le Chaos n'avaient pas été effacés ici, et il croisait bien plus de tombes et de cairns que d'habitants réellement en vie... Il repensa soudain à la trahison de Morteterre. Il y a cinquante ans de cela, le seigneur de ce château avait attaqué à revers une escouade de Jacquelin de Bois Noir, pour une raison que seuls les Dieux connaissaient... Cela avait été un massacre, pas un seul n'en réchappa. Ainsi s'expliquait la raison de la haine entre son cousin et Amadour, fils de l'ancien seigneur de Morteterre. Le problème, c'est que le père de Childéric et celui d'Amadour étaient alliés, et avaient fait un serment de sang, comme le font souvent les hommes d'honneur. De fait, Jacquelin avait toujours de la rancœur envers son voisin. Cela était plutôt ancien, à l'échelle de l'existence humaine, mais la détestation était toujours d'actualité.

     

    A l'approche de Montabosse, notre héros faillit être désarçonné : son destrier rua, effrayé par une flèche s'étant fichée à ses pieds. Childéric pesta contre ce maudit sergent d'armes, incapable de tenir ses hommes à l'approche d'un émissaire... D'autant plus d'un chevalier. Il dût crier son nom, pour que les archers et soldats présents sur les remparts baissent enfin leurs armes... Puis le pont-levis descendit, et la herse s'éleva. Alors seulement, il fut autorisé à entrer. C'est Jacquelin lui-même qui assura l'accueil de son cher cousin...

     

    « Ah, cher cousin, tu m'as tant manqué ! »

     

    « Pas autant que moi, cependant, tes archers sont incapables de me reconnaître ! »

     

    « Excuse-les, ils sont sur les dents, à cause d'un raid de vilains, il y a une semaine... »

     

    « Et alors », fit Childéric en riant, « Je ressemble tant que cela à un pillard ? »

     

    Sur ces entrefaites, ils pénétrèrent dans l'imposant donjon. Et, après une brève ripaille, commencèrent leurs discussions... qui furent assez houleuses, Childéric invoquant la nécessité d'oublier les vieilles haines, alors que Jacquelin persistait à faire pendre haut et court les coupables de la trahison. Cependant, tous deux tombaient d'accord sur le point le plus important, à savoir que le règlement de ce conflit permettrait une union des forces contre les maraudeurs. Au moment où ils allaient se quitter sans avoir réglé leur problème commun, le cor d'alarme sonna... Jacquelin connaissait parfaitement la signification de cette alerte : les pillards étaient de retour. Il apostropha son cousin :

     

    « Alors, le temps est venu, veux tu combattre à mes côtés, pour défendre mon fort ? »

     

    « Et comment », annonça Childéric en attrapant son épée et en mettant son heaume.

     

    Ils sortirent. Sur les remparts, les combattants étaient déjà en place, et installaient balistes et arquebuses, de même que plusieurs chaudrons remplis d'huile bouillante ou de poix. Dans la cour, une organisation militaire prévalait sur la panique des villageois, ainsi ces derniers se barricadaient chez eux pour laisser les soldats gérer cette attaque... Un jeune défenseur du fort passa près de Jacquelin. Ce dernier lui adressa un salut local, le garçon lui répondit par le même geste. Toute cette mécanique avait été répétée des centaines de fois, il n'y avait aucune raison pour que cette attaque de pillards soit différente des autres...

     

    Et les ennemis approchaient rapidement. Arrivés à cent mètres de l'entrée de Montabosse, leur chef déclama :

     

    « Je rançonne ce bourg, par la volonté de Géobald le Rouge, notre chef ! Préparez-vous à nous donner tous vos ornements et à mourir dans d'atroces souffrances ! »

     

    Les défenseurs y répondirent par une volée de flèches, qui décima la moitié des rangs ennemis. Alors, Childéric et Jacquelin décidèrent de faire une sortie, à la tête d'une dizaine de braves. Ce fut un carnage... Insuffisamment armés, les vandales furent mis en pièces par les épées à deux mains, et incapables de se protéger, ils finirent par fuir comme ils étaient venus... Une nouvelle victoire pour les nobles chevaliers de l'Ordre !

     

    Le soir même, l'on festoya grassement à Montabosse. Sangliers à la broche, cervoise et vin, ce fut une grande ripaille, en l'honneur des deux seigneurs et cousins qui avaient si bien défendu le château... Et les serments d'amitié et d'assistance mutuelle se poursuivirent jusque tard dans la nuit. Ainsi se termina l'histoire de la trahison de Morteterre !

     

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  • Au sein de l'Ancien Monde, les Humains ne refusaient pas de partager leurs connaissances sur la science, la religion, la médecine et la guerre. Notamment avec les Nains. Mais il était une race qui vivait à l'écart, retranchée dans leur forêt sacrée, passant le plus clair de leur temps à se lamenter sur leur avenir glorieux et leur futur incertain... Les Elfes. Parmi eux, voici l'histoire de Ellewyn Main de Glace, princesse Elfique, qui se souvient du temps où la vie était ô combien plus facile...

     

    Par le sang des Elfes...

     

    Le léger vent du sud était chaud, et les nuages arrivaient rapidement au-dessus de l'ancienne forêt de Finmacond, domaine des Elfes. Ellewyn Main de Glace n'en avait cure, un peu de pluie ferait du bien à la végétation. Et contrairement aux Nains, elle et ses semblables ne se plaignaient pas des intempéries... souvent violentes dans cette région de l'Ancien Monde. Elle avait pris sa décision. Elle allait interroger les Oracles... Se levant avec aisance et grâce, sa longue silhouette aux reflets vert jade ne déparant pas dans les fourrés, notre héroïne prit la direction de l'Arbre des Vérités. Le seul endroit dans la forêt où l'on pouvait consulter les prophéties et les volontés des Dieux Elfiques. C'est alors que Glorond Cheval d'Argent fit son apparition. Il la salua :

     

    « Alors Ellewyn, as tu passé une bonne journée ? »

     

    « Certes », fit-elle, « mais je me rends à l'Arbre des Vérités, j'ai besoin de connaître notre avenir... »

     

    « Es-tu sûre de vouloir le savoir ? La vérité pourrait te faire peur... »

     

    En effet, les Elfes, qu'ils soient de Lumière comme nos amis, ou d'Ombre comme ceux des Terres Lointaines, étaient entrés en déchéance depuis la dernière guerre contre le Chaos, voilà cinq siècles. Hélas, le commerce qu'ils assuraient avec les Nains a cristallisé les haines millénaires entre deux peuples rivaux... Ce fut de nouveaux combats, et toute une génération des meilleurs guerriers avait été anéantie à la bataille... dans un camp comme dans l'autre. Si les Nains en étaient sortis vainqueurs, c'était au prix de lourds sacrifices... et maintenant, le commerce n'existait plus. Ellewyn le savait, mais elle voulait être sûre de l'avenir de son peuple tout entier. Et ce pour une bonne raison. Elle attendait un enfant. En couple avec Linar Anneau de Pierre, elle allait enfin avoir descendance, et perpétuer son peuple...

     

    Mais qu'adviendrait-il de leur domaine, de cette forêt déjà menacée par un souverain Humain voulant la défricher ? Devraient-ils reprendre les armes, et lutter à nouveau pour la pérennité de leur mode de vie... quitte à mourir sur le champ de bataille ? Hélas, l'existence des Elfes était bien trop longue pour continuer à se lamenter ainsi. Celles et ceux qui refusaient cette réalité ne voyaient pas les choses sous le bon angle... Car, et il faut ici le rappeler, les Elfes peuvent vivre jusqu'à sept siècles en bonne santé. Les légendes parlent même de quelques individus de haute naissance ayant atteint le millénaire d'existence.

     

    Perdue dans ses pensées, elle arriva bien vite au pied de l'Arbre sacré. Un des Anciens l'attendait, appuyé contre le tronc majestueux, comme pour capter l'énergie végétale.

     

    « Ellewyn Main de Glace, que viens-tu demander aux Dieux ? »

     

    « Noble Ancien, je viens leur demander quel avenir connaîtra notre peuple, ceux que nous aimons, notre domaine. »

     

    « Très bien, alors je t'accorde la vision. »

     

    Notre Elfe fut aussitôt plongée dans un tourbillon d'images contradictoires, tantôt belles, tantôt horribles. Des images de son peuple, sous son meilleur jour comme lors des pires batailles contre les servants du Chaos. Elle réprima un frisson d'effroi... D'après son expérience personnelle en matière de divination, les réponses des Dieux pouvaient être violentes, ou bien trop optimistes pour être vraies. Puis le plan changea, autres temps, autres lieux. L'image était celle d'une forêt qu'elle ne connaissait pas. Elle vit tout d'abord un immense trône en bois sculpté, puis toute une assemblée Elfique. Sur ce qui tenait lieu de table, était posée un diadème en bois de chêne, et une couronne en or. Elle comprit immédiatement... et interrompit la divination en ouvrant les yeux. Alors, impatiente de savoir, elle demanda à l'Ancien :

     

    « Noble Ancien, est-ce vrai, vais-je devenir Reine des Elfes ? »

     

    « C'est exact, tu as épousé un prince d'un autre clan, et votre union va sceller le retour des Elfes à la lumière et à la prospérité. Pour peu que ton Roi et toi preniez les décisions adéquates... »

     

    « Merci, ô Noble Ancien. Sois béni. »

     

    « Qu'il en soit de même pour toi, Ellewyn Main de Glace, ainsi que pour ton époux et ta descendance. »

     

    Perturbée par la divination, elle s'en retourna à son logis... où l'attendait Linar Anneau de Pierre. Elle lui raconta tout, il l'écoutait avec attention et paraissait captivé par son récit... Puis il se leva, et dit :

     

    « En effet, je suis bel et bien Prince des Chutes de Taliasin. Tu as donc épousé un futur Roi, qui te donnera bientôt un héritier. Je ne te l'avais jamais dit après notre rencontre, car j'avais peur que tu me repousses... »

     

    « Je t'aime de toute mon âme », lui dit Ellwyn en lui prenant doucement la main, « et je t'aimerai pour toujours. »

     

    Ils passèrent la soirée à parler de l'ancien temps, du temps où leurs grands-parents menaient une vie prospère, étaient riches, et commerçaient avec tous les peuples et voyageurs de passage dans la grande forêt. A plusieurs reprises, ils eurent les larmes aux yeux à l'évocation de leurs ancêtres disparus... mais c'étaient des Elfes plus qu'honorables, qui avaient combattu avec bravoure les légions du Chaos lors de la dernière grande guerre. Ils devaient être fiers d'eux. Enfin, ils prirent leur première résolution, qu'ils appliqueraient dès leur arrivée sur le trône Elfique. Il fallait de nouveau faire commerce avec les Nains... pour la survie de leurs deux peuples. La paix de tout l'Ancien Monde en dépendait... Ils parlèrent également des Elfes noirs, dont certains avaient fait allégeance au Chaos. Tels que Mafaenis Sombre Chemin, devenue chef de guerre pour les forces du Mal. Ils étaient révulsés par ces abominations. Comment leurs propres frères et sœurs, si semblables, pouvaient basculer ainsi dans la haine, la désolation et l'anarchie, et voulaient modeler le Monde à leur image, sombre et brutale ?

     

    Repus d'images et de souvenirs du passé, ils allèrent dormir, et firent un rêve magnifique... dans lequel ils étaient couronnés Roi et Reine des Elfes par les Anciens, et élevaient leur fils, qu'ils avaient appelé Loron Cheveux de Jais. Un magnifique Elfe, à l'image de ses parents, courageux, bienveillant et très intelligent. Les légendes Elfiques disent que la Prophétie des Anciens se réalisa au mot près, et que Linar Anneau de Pierre et son épouse régnèrent sur le peuple Elfique pendant cinq cent ans... Avant de confier le trône à leur unique fils. Le commerce entre races reprit, et assura la prospérité chez les Elfes comme chez les Nains, une fois les vieilles rancœurs et les haines du passé résolues et oubliées. Ainsi, les Elfes furent à chaque nouveau conflit contre le Chaos, partie prenante dans la bataille... aux côtés des Humains et des Nains.

     

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  • Dans l'Ancien Monde, il y avait plusieurs races distinctes. Les Humains bâtisseurs de cités, les Elfes retranchés dans leurs forêts immenses, les Géants peuplant la Norria... Mais la plus courageuse des races était sans doute celle des Nains. Intrépides combattants, ingénieurs talentueux, inventeurs jamais à court d'idées, ils affrontaient sans cesse les légions du Chaos... dans le simple but de protéger à tout prix leur empire vieillissant, et leurs traditions millénaires. Voici une partie de leur histoire.

     

    Le courage des Nains...

     

    C'était par un bel automne, les rayons du Soleil dardaient la nature, les Pics Frontaliers devisaient avec les nuages, et les premières neiges n'allaient plus tarder à arriver. Partout à travers l'Empire, les Humains commerçaient, vaquaient à leurs activités, sans se soucier du lendemain. Mais les Nains, eux, préparaient une guerre, une de plus, contre le Chaos. Ils étaient ceux avec qui on ne s'alliait qu'en cas de grand danger, tellement leur susceptibilité était reconnue... Mais, au-delà de ça, leur honneur était la première de leurs valeurs. Avides de richesses et de gloire, ils envoyaient souvent leurs meilleurs combattants dans des quêtes dangereuses, souvent sans retour...

     

    Grutle Harvagsson soupira de dépit lorsque son camarade, Mimir Guthrifsson, entonna le cent vingt-quatrième couplet de cette chanson de marche Naine parlant d'un couvent de nonnes, d'un Troll et d'un ménestrel humain... Étant lui-même un Nain, il adorait l'inventivité légendaire de ses semblables, mais était souvent pris au dépourvu lorsqu'elle servait des objectifs risibles, voire franchement inutiles. Nos deux guerriers marchaient aux frontières de leur Empire, en direction des montagnes formant la frontière naturelle avec le domaine du Chaos, au sud de l'Ancien Monde. Ils avaient ouï dire d'un fabuleux trésor gardé par un clan d'Orcs, et pour deux Nains en quête de gloire, il n'y avait rien de mieux que d'affronter de telles créatures. Sur leur route, ils trouvaient souvent un misérable hameau Humain, dont les habitants étaient tout juste capables de leur fournir un peu de viande, de la bière et une place dans l'étable pour dormir. Mais ils n'en avaient cure. Ils n'avaient pas été élevés dans le confort : dès leur plus jeune âge, ils s'étaient retrouvés ensemble dans l'armée de Olaf Olafsson, la plus grande des trois armées Naines. Ainsi, ne se nourrir que d'expédients et dormir à la belle étoile faisait partie de leur mode de vie.

     

    D'après les avertissements dessinés sur les bornes de lieues, à savoir une tête d'Orc mort avec deux tibias se croisant, ils étaient bien loin de chez eux... Dans ces circonstances, il fallait surveiller chaque chaos rocheux, chaque bosquet qui aurait pu abriter une escouade de Gobelins... encore qu'ils n'avaient pas peur de ces misérables créatures, qui n'attaquaient que quand elles étaient en supériorité numérique manifeste. Non, ils n'avaient peur que des Géants, et des Dragons. Autrement dit, des créatures que l'on ne rencontrait pas tous les jours... même ici.

     

    Cela fait longtemps que Grutle voulait prendre la parole, mais il n'interrompait pas Mimir. Alors il lui envoya un formidable coup de poing, dans le but de faire cesser cette chanson, et lui dit : 

     

    « Silence, maintenant ! Je sens que nous approchons... »

     

    « D'accord », fit Mimir, « mais tu n'étais pas obligé de me frapper ! »

     

    « Mmmh », reprit Grutle, « tu ne comprends jamais rien de toute façon... »

     

    Et, dans le plus grand silence, ils continuèrent leur marche. Mimir comprit très vite la raison de l'inquiétude de son compagnon : le campement d'une tribu Orc était en effet visible, à environ un kilomètre de là. Alors, ils prirent leur décision : à l'attaque ! Hurlant et vociférant comme seuls les Nains savent le faire, ils coururent vers leurs ennemis... L'Orc de garde n'eut que le temps d'afficher un visage surpris, alors que sa tête coupée volait déjà dans les airs. Alertés par le tumulte de la sabotée Naine, les guerriers Orcs accouraient, et engageaient le combat avec nos amis. Imbattable à la hache, Grutle fit un carnage, se transformant en véritable machine de guerre. D'un seul coup, il décapita deux Orcs, leurs cadavres étant encore animés par quelconque influx nerveux, avant de tomber définitivement à terre. Mimir, quant à lui, insultait dans sa langue rugueuse les ennemis, avant de les détruire à grands coups de son marteau de combat. La bataille faisait rage, à un contre dix.

     

    Mimir se retrouva d'un coup entouré par trois guerriers Orcs, et ne dut son salut qu'à l'intervention providentielle de Grutle, celui-ci éventrant un des ennemis, les deux autres prenant peur et abandonnèrent le combat. Ils reprirent leur chemin sanglant, en ponctuant chaque coup d'une syllabe issue d'un vieux chant de guerre Nain... les syllabes gutturales se mariant à merveille, selon eux, avec l'ambiance d'une telle attaque. Un Orc plus aventureux que ses semblables tenta une botte malencontreuse à l'aide d'une lance, mais Mimir feinta et abattit son marteau sur le genou de la créature. Celle-ci hurla de douleur et tomba à terre... Grutle n'eut alors plus qu'à lui séparer la tête du reste du corps. Et les Orcs restants revenaient inlassablement à la charge... jusqu'à ce que leur nombre ne leur permette plus de remporter la victoire.

     

    Les Nains surent combattre avec bravoure... et après avoir mis en fuite les trois Orcs survivants, ils entreprirent de partir à la recherche du fameux trésor.

     

    Une tente après l'autre, ils cherchèrent partout le butin dont on leur avait tant parlé... avant de le trouver sous ce qui avait été la tente du chef Orc. C'était un coffre en bois, de taille moyenne, fermé par une serrure. Mimir, qui était également serrurier et ferronnier de père en fils, se mit au travail, à l'aide de sa trousse à outils. Après quelques tâtonnements, et une bordée de jurons bien sentie plus tard, la serrure rouillée céda... Mimir ouvrit alors le coffre... Et dit :

     

    « Par mes ancêtres ! »

     

    Les Nains découvrirent un véritable trésor. Pièces d'or, bijoux, pierres précieuses, valeurs diverses et variées... Mimir avait les larmes aux yeux, d'étonnement et de joie. Grutle était également stupéfait par le contenu du coffre. Notamment par une bague, de très belle facture, qui était opportunément visible...

     

    « Regarde, c'est la Chevalière de Thrym le Borgne ! »

     

    En effet. Ce bijou, sacré chez les Nains, était considéré comme perdu suite à la défaite du fort de Karak Kardaz, il y a cinq cent ans de cela. Ils venaient donc de retrouver un artefact d'une valeur inestimable ! En plus de la bague, c'était un assortiment entier de chaînes en or fin, et de pièces du même métal. Vraisemblablement naines, d'après l'effigie d'un ancien roi dont ils ne se souvenaient plus le nom. Il fallait impérativement que ce trésor revienne à leur peuple ! Si ils décidaient de le garder pour eux, leur honte serait terrible, et pour laver cet affront... ils devraient se raser le crâne et devenir Tueurs, c'est à dire jurer de trouver la mort par les mains du plus gros monstre qui soit. Il en était hors de question !

     

    Nos Nains se mirent donc en quête d'une charrette, pour transporter ce coffre jusque sur leurs terres, sans trop souffrir. Ils en trouvèrent une, et décidèrent d'assurer eux-mêmes la traction de l'attelage, en se relayant toutes les deux heures. Une fois après s'être assurés de ne pas avoir été repérés par un Orc égaré, ils prirent le chemin du retour.

     

    Le soir même, ils s'arrêtèrent pour la nuit en pleine campagne, ayant retrouvé des terres plus hospitalières que les montagnes. Et ce fut encore une nuit dehors, Grutle montant la garde pour décourager tout voleur de passage... Cela dit, les rumeurs des Humains sur la présence de guerriers Nains à proximité ne déchaînait pas les passions. Car étant donné l'amour des Nains pour l'or et les richesses, bien fou serait l'Humain qui viendrait leur contester rien que dix pièces d'or ! Ils rentrèrent donc chez eux sans encombres, et furent accueillis par le Roi Olaf en personne. Une fois la bague de Thrym le Borgne remise à ses descendants, il fut donné un banquet fantastique au fort, et nos deux amis s'empiffrèrent comme si c'était leur dernier repas... Leur mission était accomplie, une ligne de plus venait de s'ajouter à leur renommée naissante !

     

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  • Il y a de cela fort longtemps, quelque part dans les froides Terres du Nord... Une région entière était habitée par un peuple hostile à l'homme. Des créatures aux allures de géants mythologiques, pratiquant une sombre magie, défendant leur domaine comme nul autre peuple. Les Trolls de Trolloria. Parmi eux, un petit clan vivait de son commerce avec les Ogres de Grom, peuple voisin. Les années s'écoulaient, entre tractations et trahisons, bien vite oubliées dans la cervoise trollesque qui coulait à flots. Un jour pourtant, des Humains bien imprudents vinrent mettre un terme à la quiétude de nos monstres... Voici leur histoire.

     

    Trolloria - Première nouvelle Fantasy.

     

    Krähvenn parcourait la forêt austère et neigeuse, en silence. Ça et là, il sentait des pistes, un sanglier de passage, un groupe de biches... Comme une promesse d'un futur banquet pour les siens. Alors qu'il passait près de la clairière de Mortelune, il renifla violemment, et une odeur jusqu'à la inconnue à ses naseaux vint le troubler... Alors, il se remémora les histoires de son père, Grätor l'Ancien. Il lui parlait parfois, à la lueur du feu de bois, d'une peuplade mystérieuse... les Humains. Avant qu'il ait le temps d'y penser plus longuement, une flèche vint se ficher dans le tronc d'arbre le plus proche... Se retournant, il aperçut un groupe de bipèdes harnachés, armés, et chevauchant d'étranges bêtes à quatre jambes. Cela n'avait aucun sens : pour lui, ces animaux vivaient pour être dévorés. Hurlant de défi, il rassembla ses forces engourdies par la morsure du froid Norrien, pour aller combattre...

     

    Courant vers ses ennemis, il fut bien vite à découvert des arbres. Il accueillit le premier cavalier d'un moulinet terrible de sa hache préférée, lui ouvrant l'abdomen et répandant ses entrailles sur la neige. Le second fut proprement et rapidement décapité par le double tranchant. Le troisième, vraisemblablement un homme d'importance, maniait son épée à deux mains. Cela n'empêcha pas Krähvenn, fils de Grätor, de l'abattre violemment d'un coup de masse d'armes. Alors, une corne résonna, émettant un bruit terrifiant... Et les humains se retirèrent, aussi rapidement qu'ils étaient apparus aux yeux de Krähvenn. Notre champion retourna à sa demeure, ne cherchant pas à rattraper les intrus. Après quelques instants de marche, il retrouva la hutte familière, où l'attendaient sa compagne, Myriaeth, et ses deux petits Trolls, Wahae et Tröm. Fierté paternelle ou honte de l'attaque, il baissa les yeux devant Myriaeth, tenta de l'esquiver, mais n'échappa pas à sa question lapidaire...

     

    « Alors, qu'est ce qu'on mange ce soir ? » lui dit-elle.

     

    « Je n'ai pas encore trouvé », répondit notre héros, « et je me suis fait attaquer par des Humains. »

     

    « Il faut en parler au Cercle des Anciens, et lever une escouade pour les anéantir ! »

     

    « Oui, je finis ma chope de cervoise, et j'y vais. »

     

    Quelques instants plus tard, Krähvenn se rendit au Temple. La construction avait beau être rudimentaire, une hutte améliorée bâtie sur des rondins, elle servait de lieu de réunion pour le Clan, et accueillait tous les litiges claniques, ainsi que les réunions plus traditionnelles. Deux gardes troll protégeaient l'entrée en permanence. Krähvenn entra, en adressant un regard sombre aux deux molosses... Il retrouva l'Ancien du village, et lui soumit le problème en quelques phrases, ponctuées de grognements évocateurs de son énervement. Comme à son habitude, l'Ancien prit son temps pour répondre, et lança une sentence aussi froide qu'implacable. « Lançons un raid sur les terres des Humains, pillons leurs huttes, et ils n'auront plus envie d'en découdre ! » Krähvenn prit congé. En sortant, il adressa une prière silencieuse à tous les Esprits qu'il connaissait, pour lui comme pour sa famille et son Clan tout entier.

     

    La tribu se réunit le lendemain au lever du soleil. Krähvenn, sous les ovations bruyantes de ses amis, prit la parole pour raconter sa sanglante rencontre avec les cavaliers Humains. Partout dans l'assistance, les regards étaient bouillants de haine, les plus anciens se rappelant la perte d'un des leurs, les plus jeunes ayant envie d'aller se battre à tout prix. L'Ancien conclut l'assemblée en hurlant : « Pour le Clan, pour Trolloria ! Livrons bataille contre ces imprudents humains, massacrons-les, et festoyons pour la Victoire ! » Comme un seul troll, ils l'acclamèrent, avec force exclamations guerrières... Seuls les guerriers mâles furent convoqués au Temple, pour recevoir la bénédiction des Esprits. Les femelles et les jeunes n'allaient pas au combat. Tous portaient au moins une terrible hache, et une masse d'armes ornée de pointes. Certains en avaient profité pour étrenner leur nouveaux apparats de fer, conçus par Nirith Main de Feu, le forgeron. Une fois parés, Bauglir le Sanglant, chef du Clan, donna l'ordre de marche. Plein est, pour arriver jusqu'au village des Humains...

     

    Les Trolls, habitués de naissance aux longues marches en terrain rocheux, progressaient rapidement dans la montagne. Un pâle soleil d'hiver baignait les terres de Trolloria, mais cela ne suffisait pas à réchauffer l'atmosphère. Pourtant, les guerriers trolls ne sentaient pas le froid, ils y étaient habitués depuis des générations. Alors qu'ils passèrent le Col du Sang Noir, Bauglir fit arrêter la colonne. Le village des Humains était en vue ! Krunt Gant de Fer interrogea le chef :

     

    « Pas de quartier, Bauglir ? »

     

    « Aucune pitié envers ces humains ! Pillez, tuez, rapportez des richesses pour le Clan ! »

     

    Se mettant à courir furieusement, nos Trolls descendaient la piste caillouteuse menant au village. Ils se demandaient certainement à quoi servait cette tour étrange, ornée d'une croix qu'ils n'avaient jamais vu auparavant... La petite cité était entourée d'une palissade en rondins, gardée par deux colosses qui, pourtant, n'effrayaient pas Bauglir. Sa masse d'armes, lancée à pleine vitesse, écrasa le visage du premier, et sa hache fendit la cotte de mailles du second avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, trouvant le cœur. Il mourut sur le coup. Alors, aidé de Nirith, de Krähvenn et de quelques autres, ils entreprirent d'abattre ce qui servait de porte...

     

    De l'autre côté, les habitants Humains, alertés par le vacarme, s'étaient barricadés dans leurs maisons aux toits de chaume. La porte massive tomba dans un fracas épouvantable, et la mauvaise horde se déversa dans les rues du bourg. Un soldat Humain de passage, visiblement sortant de la taverne après une matinée de libations, n'eût que le temps d'enfiler son casque... avant de mourir transpercé par la lance de Kiroth, frère de Nirith Main de Feu.

     

    Nirith entra justement dans une maison semblant abandonnée, et put faire une découverte surprenante pour un Troll : une peau noirâtre, dure, sentant le bœuf, et vraisemblablement utilisée pour servir d'étui pour les armes ! Il décida de garder cet accessoire, et d'en parler à Mortenz, l'ingénieur du Clan. Cela pouvait être une petite révolution pour lui et les siens... Avides de richesses à piller, les Trolls furent servis au delà de leurs espérances. Dans une maison forte en briques, ils trouvèrent un énorme coffre en bois et en fer... Ils l'ouvrirent de force, et découvrirent un amas fabuleux de pièces d'or ! Bauglir prit alors la parole.

     

    « Krähvenn, c'est toi que ces Humains ont attaqué l'autre matin. Je te charge d'une mission : boute le feu à cette maudite tour, que ça leur serve de leçon ! »

     

    « Compris, notre Chef ! »

     

    La tour, que les humains appelaient « clocher », fut détruite en quelques minutes, le bois verni ne résistant pas longtemps aux flammes... Une fois les montants dévorés par le feu, elle tomba au sol, sous les acclamations du Clan tout entier.

     

    Ensuite, le Clan s'occupa du sort des Humains... Ce fut un massacre. Les flèches des archers ne firent pas le poids face aux masses d'armes cloutées et aux haches à double tranchant, au mordant terrifiant. En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, les villageois furent anéantis. Ne restèrent que des cadavres ensanglantés, quelques pages d'un livre sacré éparpillées par le vent, et une odeur de brûlé, émanant des ruines de l'église. Le village était pour ainsi dire rayé de la carte, de même que la menace qui pesait sur les épaules du clan Troll.

     

    Alors les Trolls, estimant leur raid accompli et couronné de succès, firent volte-face, et retournèrent dans leurs chères montagnes. Et, depuis ce jour, ils continuent à vivre comme auparavant, de génération en génération. Leur commerce avec les Ogres s'étant développé, ils ont acquis de nouvelles techniques pour la vie de tous les jours et le combat, et... plus jamais ils ne furent attaqués par les Humains.

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  • Bonjour, chers lecteurs et amis !

    Voici deux nouveaux couteaux suisses dans ma collection ! Deux Wenger.

     

    Ajouts de Février !

    Ajouts de Février !

     

    Voilà, donc les connaisseurs auront reconnu un Wenger Classic, et son "jumeau" en mode AP Snow ! Ils ont tous les deux 8 fonctions, à savoir : grande lame, tire-bouchon, poinçon, cure-dents et pince à épiler, lime à ongles, décapsuleur, ouvre-boîte !

     

    A bientôt pour de nouvelles aventures !

     

    - Antonin "Troll".

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